L’annonce d’un référendum constitutionnel en mai 2025 a mis le feu aux poudres en Haïti. Alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) défend ce projet comme une nécessité pour moderniser les institutions, ses opposants dénoncent une initiative périlleuse, susceptible d’aggraver le chaos actuel.
Un Référendum sous Haute Tension, un Projet Controversé
Pour le gouvernement de transition, cette réforme vise à adapter la Constitution aux réalités du pays et à faciliter la gouvernance. Mais dans un contexte d’instabilité politique et sécuritaire, nombreux sont ceux qui remettent en question la légitimité du CPT à mener un tel changement.
« C’est une tentative illégitime et dangereuse », affirment plusieurs figures de l’opposition. Pour eux, la priorité devrait être le rétablissement de la sécurité et la création de conditions favorables à des élections démocratiques avant toute réforme d’envergure.
Une Manœuvre Inconstitutionnelle et Dangereuse
Or, il est fondamental de rappeler que la Constitution de 1987, texte fondateur de notre État de droit, encadre strictement les modalités de sa propre modification. Son article 284.3 est sans équivoque :
“Toute consultation populaire tendant à modifier la Constitution par voie de référendum est formellement interdite.”
En clair, l’idée même d’un référendum constitutionnel est illégale, anticonstitutionnelle et donc nulle et non avenue. Un gouvernement qui s’y engage viole directement la loi fondamentale du pays.
De plus, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), structure de facto et dépourvue de toute légitimité populaire, n’a ni l’autorité morale ni la légitimité politique pour entreprendre une telle réforme. Comment un pouvoir transitoire, rongé par des accusations de corruption et d’incompétence, pourrait-il prétendre refondre les bases institutionnelles du pays sans un mandat clair du peuple haïtien ? Cette tentative apparaît comme un passage en force destiné non pas à renforcer la démocratie, mais à satisfaire des intérêts occultes.
Un Complot contre la Souveraineté Nationale ?
Derrière cette volonté de réviser la Constitution de 1987, plusieurs analystes voient une manœuvre orchestrée par des intérêts étrangers et la mafia transnationale pour s’approprier les ressources stratégiques d’Haïti. En modifiant les articles protégeant la souveraineté nationale, notamment sur la gestion des terres et des richesses minières, ces élites cherchent à ouvrir la voie à un pillage organisé sous couvert de réformes institutionnelles.
Ce projet s’inscrit dans une longue tradition de manipulations politiques visant à affaiblir l’État haïtien au profit d’intérêts étrangers. L’histoire récente du pays montre comment certaines élites locales, serviles aux puissances étrangères, ont toujours cherché à brader les acquis démocratiques au détriment du peuple.
Face à cette menace, de nombreux citoyens appellent à une vigilance accrue et à une mobilisation nationale pour défendre la souveraineté d’Haïti contre cette nouvelle tentative de dépossession. Il ne s’agit pas simplement d’un débat constitutionnel, mais d’un combat existentiel pour l’avenir même de la nation haïtienne.