RTNH : Une-Commission-de-Restructuration-ou-une-Gabegie Politique ?

La nomination d’une Commission de Restructuration à la Radio Télévision Nationale d’Haïti (RTNH) suscite déjà des interrogations quant à son utilité réelle. Soutenue par Leslie Voltaire, cette commission, composée de plusieurs membres dont Sandra Duvivier, Jeanmary Simon, Gédéon Junior Georges, Augustin Chenald et Patrick Saint-Pré, a six mois pour produire un rapport sur les travaux de restructuration de l’institution.

Mais à quoi rime réellement cette nouvelle initiative ? La RTNH a-t-elle besoin d’une commission pour se restructurer ? Ou bien s’agit-il encore d’une manœuvre purement politique pour caser des amis et entretenir une clique au détriment de l’efficacité et des résultats concrets ?

Une machine à créer des postes sans résultats

Ce n’est pas la première fois qu’on assiste à ce type de procédé en Haïti. Trop souvent, des commissions sont mises sur pied, avec des moyens, du temps, des privilèges, et des postes créés pour des proches du pouvoir, mais sans aboutir à des changements réels. La RTNH, qui traverse une crise profonde due à une mauvaise gestion chronique, n’a pas besoin d’une commission. Elle a besoin d’un directeur compétent, visionnaire, et conscient du rôle fondamental qu’un média d’État doit jouer dans la société.

Depuis des années, la Radio télévision nationale a été un outil de propagande pour les gouvernements successifs, déconnectée de sa mission première : informer, éduquer et promouvoir la culture haïtienne. Pire encore, la gestion désastreuse de l’ancien directeur Gamal Augustin, accusé d’avoir utilisé la RTNH à son profit, a enfoncé l’institution dans un marasme économique et institutionnel.

Une gestion compétente plutôt qu’une commission futile

Si réellement l’objectif est de sauver la RTNH, alors la solution est simple : nommer un directeur compétent, avec une feuille de route claire et un mandat précis pour faire de la télévision nationale une référence en matière de production audiovisuelle, de journalisme et de promotion du patrimoine culturel haïtien.

Une bonne gestion et une programmation intelligente suffiraient à redonner à la RTNH sa place dans le paysage médiatique haïtien. Il est temps d’arrêter les gaspillages et la multiplication des postes fictifs. Ce que le CPT est en train de faire relève d’une gabegie politique flagrante : on place des amis, on occupe des sièges, on brasse de l’air, et à la fin, on se retrouve avec zéro résultat.

Si cette commission doit justifier son existence, qu’elle commence par répondre aux vraies questions :

• Quelles réformes concrètes compte-t-elle proposer ?

• Comment compte-t-elle assainir la gestion de la RTNH ?

• Quelle sera la ligne éditoriale et culturelle de la télévision nationale après ces six mois de « restructuration » ?

Si ces réponses ne sont pas données rapidement, alors cette commission ne sera rien de plus qu’un autre mécanisme de dilapidation des ressources publiques et des privilèges, comme tant d’autres avant elle dans la fonction publique.

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